Transition au Gabon : l’intérieur du pays oublié par le mouvement de la vague ?

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Depuis le 30 août dernier, date de la prise du pouvoir par l’armée, le Gabon est entré dans une nouvelle ère. L’ère de la Transition et de la restauration des institutions, impulsée par le Comité pour la transition et la restauration des Institutions (CTRI), dirigé par le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la Transition, Chef de l’État. Une période au cours de laquelle, plusieurs décisions sont prises au sommet de l’État, et dont bon nombre de Gabonais estiment que celles-ci ne concernent que la capitale, Libreville.

Les choses bougent au Gabon depuis la prise du pouvoir par l’armée, le 30 août dernier, à la suite de la chute du régime d’Ali Bongo Ondimba au lendemain de l’élection dite tronquée par le Parti démocratique gabonais (PDG). Élections à l’issue de laquelle Ali Bongo Ondimba a été “faussement” declaré vainqueur.

Cependant, ils sont nombreux ces gabonais à penser que les populations de l’intérieur du pays seraient mises à l’écart et ne compteraient pas dans la prise de certaines décisions et politiques mises en place par les autorités de la Transition.

C’est le cas de la mesure en rapport avec le dépôt de propositions de contributions pour le dialogue national, annoncé par le Premier ministre Raymond Ndong Sima, qui, malgré la mise en place du site internet  »Mbova », construit par l’Agence nationale des infrastructures numériques et des fréquences (ANINF) à la demande du ministère de la Réforme des institutions, certains compatriotes à l’intérieur du pays n’ont pas pu faire parvenir leurs contributions.

En effet, elles sont nombreuses ces populations de l’intérieur du Gabon qui mettent sur la table l’argument de la mauvaise qualité ou l’absence de la connexion internet dans certaines localités, qui rendraient difficile, sinon impossible le téléversement de leurs contributions sur le site.

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 » Nous qui sommes ici à Bakoumba, on n’a pas l’impression que les choses bougent dans le pays. Si ce n’est qu’à la télévision qu’on se rend compte que le pays a des nouveaux dirigeants. On parle depuis des semaines de la contribution au dialogue national. Mais il n’y’a pas de point de dépôt physique ici. Le site internet dédié pour, la connexion déconne de temps à autre  », nous a confié Alban joint au téléphone depuis Bakoumba.

Hormis la question du dialogue national, le dépôt des dossiers à la Fonction publique est également un point dont, certains à l’intérieur du pays considèrent comme une mesure qui ne concerne que les Gabonais résidents à Libreville. Car, en province, plusieurs ne connaissent pas où les déposer, et ils auraient aimé voir également une plateforme numérique dédiée à cet effet.

 » Nous ici à Pana ne savons pas où déposer les dossiers de la Fonction publique. Certains parmi nous sont montés à Libreville pour le dépôt des dossiers. Aussi, le président de la Transition a parlé de la nationalisation des emplois. La quasi-totalité des entreprises étant à Libreville, celà voudrait dire que nous ne sommes pas concernés », s’est exprimée Aude Kimah.

De même que dans les localités de Mbigou et Minvoul, la situation serait la même, à en croire les témoignages de certains habitants joints par téléphone par notre équipe de rédaction. Une situation sans doute vraie qui pénalisent les Gabonais de l’intérieur du pays.

À l’heure où le pays prône l’union de toutes les filles et fils du Gabon, les autorités de la Transition devraient prendre en compte toutes ces préoccupations des populations de l’intérieur du pays, afin de permettre à tous les Gabonais sur le territoire national et même à l’international de vivre ce coup de la libération à l’initiative du CTRI.

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