Gabon: de la communication présidentielle et la perception publique, le regard élargi de Warren OKOLO
Depuis l’arrivée au pouvoir de Brice Clotaire Oligui Nguema en août 2023, le Gabon a connu une série de réformes et de projets visant à améliorer les conditions de vie des citoyens. Des chantiers structurants comme la réhabilitation des infrastructures routières, la distribution de logements sociaux à Bikélé, ou encore le renforcement des équipement des forces de sécurité, entre autres pourraient témoigner de la volonté réelle et de cette envie d’aller vers le changement. Pourtant, une partie de la population reste sceptique, persuadée que peu, ou rien n’est fait. Ce décalage ne relève pas uniquement de l’action gouvernementale, mais aussi d’un déficit manifeste de communication institutionnelle.
La communication présidentielle, dans un pays comme le Gabon, ne peut se limiter à des reportages au Journal Télévisé de la chaîne nationale, aux publications sur les réseaux sociaux ou aux relais d’activistes proches du pouvoir. Le tissu social gabonais est composite, zones rurales déconnectées, villes à forte densité numérique, et une jeunesse urbaine informée mais exigeante. Or, l’absence d’une stratégie de communication claire et structurée semble créer un vide que les réseaux sociaux comble parfois avec des informations biaisées ou partielles.
Par exemple, des projets tels que le relogement à Bikélé des déguerpis de derrière l’Assemblée nationale, la réfection de certaines routes à Port-Gentil, la réhabilitation des voiries dans Libreville, les postes budgétaires, la mesure interdisant à nos frères des pays voisins d’exercer certaines petites activités économiques etc., passent inaperçus hors des circuits officiels, car mal relayés auprès des populations qui en sont pourtant les bénéficiaires directs.

À cela s’ajoute un problème de crédibilité et de confiance. En effet, après des décennies de promesses non tenues sous les règnes d’Omar et d’Ali Bongo Ondimba, une partie des Gabonais ne croit plus aux discours politiques. Pour rétablir la confiance, il ne suffit donc pas de montrer des cérémonies officielles ou des photos de chantiers. Il faudrait mettre en place une communication de terrain, appuyée sur des preuves tangibles et régulières, avec des porte-paroles crédibles, des reportages sur l’avancée réelle des projets, et une présence médiatique constante dans toutes les provinces.
Le risque, en l’absence de cette communication proactive, est que les actions du Président Oligui Nguema soient presqu’invisibles aux yeux d’une opinion publique déjà fragilisée par des années de méfiance. Ce qui, sans doute, laisse le champ libre à ceux qui minimisent ou dénigrent ces réalisations.
Warren Okolo/ Citoyen et homme des Médias.