Le ministère de l’Intérieur, de la Sécurité et de la Décentralisation a fixé la reprise des élections législatives et locales partiellement annulées au samedi 18 octobre 2025. Cette décision, officialisée par le décret n°0380/PR/MISD du 1er octobre et confirmée par le ministre Hermann Immongault, intervient après la validation de la Cour constitutionnelle. Plusieurs circonscriptions sont concernées par cette mesure, notamment le premier siège de la commune de Ntoum (Estuaire), celui du département de la Lékoni-Lékori (Akieni-Haut-Ogooué), la commune de Moabi (Nyanga) ainsi que le centre de vote de Rennes, en France.
Si cette reprise est présentée comme un pas vers la transparence, beaucoup s’interrogent sur les mécanismes réellement mis en place pour éviter un nouveau fiasco. Les irrégularités qui ont entraîné l’annulation partielle du scrutin du 27 septembre ont révélé des failles profondes dans la chaîne électorale.
Entre bourrages d’urnes, incohérences dans les procès-verbaux et les plaintes des candidats, des raisons pour éveiller des inquiétudes et raviver le doute sont légion. L’Autorité de Contrôle des Élections et du Référendum (ACER) avait d’ailleurs dénoncé ces dérives dès le lendemain du vote, soulignant la nécessité d’un encadrement plus rigoureux.
Mais au-delà de l’appel au calme et au «sens de la responsabilité» lancé par le ministre Immongault, une question demeure pendante: quelles sanctions concrètes attendraient des potentiels récidivistes lors de cette reprise du scrutin?
En réalité, sans un dispositif clair et minutieusement contrôle pour dissuader et punir les fraudeurs, la promesse d’un scrutin «transparent, inclusif et apaisé» risque de rester un simple vœu pieux. Le 18 octobre sera donc, non seulement un autre test de crédibilité pour les autorités électorales, mais aussi un moment décisif pour tenter de restaurer la confiance des électeurs gabonais dans ce processus de démocratisation du pays.
