Affaire Harold Leckat : son avocat dénonce une manœuvre politique derrière son incarcération
Placé sous mandat de dépôt après cinq jours de garde à vue, le journaliste Harold Leckat, directeur de publication du média en ligne Gabon Media Time, fait face à de lourdes accusations, escroquerie, passation illégale de marché public et surfacturation. Des chefs d’inculpation que conteste vigoureusement son avocat, Me Ange Kevin Nzigou, qui y voit une tentative manifeste d’intimidation politique. « Mon client est visé non pas pour des faits réels, mais pour ce qu’il représente : une voix libre et critique dans un paysage médiatique sous pression », a-t-il déclaré.
Me Nzigou soutient que l’arrestation de son client intervient dans un contexte de durcissement du pouvoir face aux médias indépendants. Selon lui, cette affaire repose sur des éléments flous, sans preuve tangible, et s’inscrit dans une logique de répression visant à museler les contre-pouvoirs. Il parle d’un « règlement de comptes politique » contre un journaliste qui dérange, notamment par ses enquêtes et prises de position sur la gestion des affaires publiques au Gabon.
Cette affaire relance le débat sur la liberté de la presse et l’indépendance de la justice dans un pays en transition politique depuis le coup d’État d’août 2023. Plusieurs organisations de défense des droits humains et de la liberté de la presse ont déjà exprimé leur inquiétude quant à la tournure que prend le dossier Leckat. Pour beaucoup, cette incarcération risque de refroidir davantage un climat déjà tendu entre journalistes et autorités de transition.