Hausse inquiétante de la mortalité au Gabon : des chiffres qui interrogent
Selon le site spécialisé Countrymeters, s’appuyant sur des sources américaines, plus de 12 000 décès auraient été enregistrés au Gabon depuis le début de l’année 2025. Ce chiffre, équivalant à une moyenne d’environ 1 750 morts par mois ou 60 par jour, dépasse déjà le total officiel de 11 800 décès recensés en 2022 selon la Banque mondiale. Un article publié le 1er octobre 2025 faisait même état de 58 décès en une seule journée, un niveau alarmant pour un pays comptant à peine 2,3 millions d’habitants.
Cette hausse apparente de la mortalité intervient dans un contexte sanitaire fragile. Le pays fait face à de fortes disparités entre les zones urbaines et rurales, à des infrastructures médicales insuffisamment équipées, et à un accès limité aux soins d’urgence. Le suivi des maladies chroniques, telles que le diabète, l’hypertension ou l’insuffisance rénale, demeure également problématique. Ces faiblesses structurelles amplifient les risques de décès évitables, tandis que le système d’état civil et de statistiques vitales peine toujours à fournir des données fiables et actualisées.
Faute de chiffres consolidés par les autorités sanitaires, plusieurs questions demeurent : quelles sont les causes réelles de cette surmortalité ? Qu’il s’agisse d’infections, de maladies non transmissibles ou de complications liées aux maternités, l’absence de transparence empêche toute analyse précise. Si la tendance se confirme, elle pourrait entraîner une baisse de l’espérance de vie, une pression accrue sur les hôpitaux et une fragilisation du système de protection sociale. Pour les experts, la priorité doit être donnée à la publication rapide des données officielles, à une analyse épidémiologique rigoureuse, et à la mobilisation conjointe de l’État et de ses partenaires. Sans diagnostic clair, préviennent-ils, aucune réponse efficace ne pourra être mise en œuvre.
