La dégradation de la note souveraine du Gabon par Fitch Ratings sonne comme un avertissement sévère. En classant la dette gabonaise à des niveaux parmi les plus faibles de son échelle (CCC- en devises et CC en monnaie locale), l’agence ne se contente pas d’anticiper un risque, elle dresse le constat d’une fragilité financière déjà bien ancrée, marquée par un manque criant de liquidités et une capacité de financement quasi paralysée.
Derrière cette notation, Fitch met en lumière une réalité préoccupante, des déficits budgétaires persistants, des tensions de trésorerie aiguës et une dépendance accrue à des événements extérieurs incertains pour honorer les engagements de l’État.
Autrement dit, le Gabon n’a plus de marge de manœuvre et sa survie financière repose désormais sur des soutiens exceptionnels ou des réaménagements de dette.
Plus alarmant encore, l’accumulation d’arriérés de paiement et la fermeture des marchés financiers internationaux traduisent une perte de crédibilité durable.
Écartée des portefeuilles d’investisseurs, la signature gabonaise s’enfonce dans une spirale où chaque solution temporaire repousse sans résoudre la question centrale, celle d’une réforme profonde et urgente des finances publiques.
