[Éducation] Gabon: les cours ne reprendraient pas ce lundi 10 janvier 2022, au primaire comme au secondaire
Alors que le retour dans les salles de classe, pour les apprenants et enseignants, était prévu pour ce lundi 10 janvier 2022, donc demain, la coalition SENA-CONASYSED fait une annonce contradictoire, donnant le ton et une autre orientation par rapport à cet hypothétique retour en classe. Les enseignants ne renoueront donc pas avec le chemin de l’école car, poursuivent-ils leur mouvement de grève suspendu lors de l’annonce, par le gouvernement, du départ anticipé en vacances. N’en déplaise à la tutelle et ses intimidations.

Les <<irresponsables>>, comme les qualifiait Ali Bongo Ondimba, le président de la République gabonaise, lors de son discours à la Nation, ont réaffirmé leur posture de citoyens conscients et défenseurs de leurs droits et de leurs dûs. Ils ne vont pas regagner les salles de classe ce lundi pour professer, même s’ils seraient conscients que les parents d’élèves pourraient y envoyer leurs enfants pour « la garde » car, les croyant nounous de ces derniers, comme aime à le dire Geoffroy FOUMBOULA LIBEKA lorsqu’il s’agit d’appeler à la responsabilité des parents d’élèves qui, visiblement ne joueraient pas leur rôle de partenaire indispensables à l’éducation.
En effet, hier samedi 8 janvier 2022, une Assemblée Générale, de la Coalition SENA-CONASYSED, a eu lieu à l’école publique Martine Oulabou de Libreville. Assemblée Générale au cours de laquelle, trois points essentiels ont constitué le noyau des échanges. Notamment:
– le bilan des rencontres et travaux de la commission technique;
– les actions judiciaires à l’encontre de certains de leurs responsables administratifs; et enfin,
– les perspectives.

Ainsi, à l’issue de celle-ci, il ressort que l’AG a unanimement opté pour la reprise du mouvement de grève où s’était-il arrêté le 13 décembre. La grève va donc se poursuivre, entre autres, parceque malgré le principe d’accord signé entre l’administration et les enseignants, via leurs syndicats, plusieurs parmi eux, ceux de Lambaréné par exemple, ne sont toujours pas rentrés en possession de leurs bons de caisse retenus en novembre et, d’autres encore devraient pouvoir voir leurs retenus de soldes du mois de décembre être restitués sans conditions.
Pour ce qui est d’ester en justice les responsables administratifs du ministère de l’éducation nationale, certains DAP, DZA et chefs d’établissement, la coalition a indiqué que la procédure était en cours, des huissiers de justice et avocats étant déjà contactés.
Cependant, la coalition SENA-CONASYSED dit militer pour donner la priorité au dialogue, gage d’une véritable sortie de crise dans le secteur éducation au Gabon. De ce fait, reste elle disponible et disposée à s’assoir autour d’une table pour, ensemble avec la tutelle, réfléchir et trouver des solutions pacifiques et pérennes.
Seulement, en attendant qu’arrive ce moment, les salles de classes resteront, selon les chargés de cours, fermées jusqu’à ce que réagisse favorablement le gouvernement. La prochaine Assemblée Générale étant fixée pour le samedi 15 janvier prochain.
A cet allure, la jeunesse écolière gabonaise risque de connaître être autre trimestre quasiment blanc et vide comme l’a été le premier, marqué par plus de deux mois de grève presque sur tout l’étendu du territoire national.
De là, disons bonjour au cycle de la grève car dans cette affaire, on risque d’avoir droit à une autre session du dialogue de sourds, avec le gouvernement, via son ministère de l’éducation nationale, qui a déjà commencé à sortir ses griffes, par la publication d’une liste d’enseignants qui n’auraient pas regagnés leurs postes et qu’il menace de sanctionner. Le dialogue tant souhaité par la coalition SENA-CONASYSED pourrait, de facto, être mis au second plan.
UNO