“Valorisation de la voix de l’Enseignant à l’ère de l’Intelligence Artificielle”, le regard croisé de Léon Jérémy MBOUMBA-MOUTANDOU
Ainsi que définit par l’Union Européenne, est considéré comme intelligence artificielle (IA) tout outil utilisé, ou machine à même de «reproduire des comportements liés aux humains, tels que le raisonnement, la planification et la créativité», l’IA, en synthétisant les données piochées ici et là, est capable de produire une analyse, un devoir, un cours ou de proposer des approches définitionnelles variées ; c’est par conséquent un allié indéniables, tant pour les étudiants que pour les enseignants.
Aujourd’hui, face aux prouesses de l’inteligence artificielle (IA), se pose, dans certains esprits, la question du rôle, sinon de l’utilité de l’enseignant. A quoi pourrait bien encore servir l’enseignant dans nos sociétés si tant est que les machines accomplissent dorénavant leurs taches?
Voilà une interrogation qui semble être un pic lancé à l’ensemble du corps enseignant à l’échelle planétaire. A l’heure où le formateur est menacé, il convient de souligner quelques limites aux théories pseudo avant-gardistes qui, ayant pour dessein de rendre l’homme dépendant de sa propre invention, voudrait déshumaniser la profession enseignante.

En effet, l’étudiant, l’apprenant en ne se fiant qu’à la technologie s’exemptera du procédé ou du processus de raisonnement, de la logique, de l’idéologie derrière chaque information, de l’esprit critique, de la créativité et de l’originalité vitale à l’apprentissage. Plus loin, nous sommes rattrapés par cette autre interrogation : voudrions-nous former des machines? Si oui, alors nous devons d’ors et déjà intégrer l’idée de “bug humain”.
Pour notre part, aux autorités et au corps enseignant, Il incombe la responsabilité d’encadrer l’IA afin de garantir une certaine autonomie chez l’apprenant. Pour cela, plusieurs solutions peuvent être proposées, notamment la restriction de l’usage de l’IA, la mise en place de mécanismes de détection des contenus IA, la revisite des méthodes d’enseignement, l’adaptation de nouveaux modèles d’évaluation, entre autres.
Il est bien clair qu’accueillir le progrès n’exige pas à tout prix une rupture d’avec le passé. Il sied donc de rappeler les missions de l’enseignant lequel, au-delà d’être cet instrument, ce guide qui aide les apprenants à acquérir des savoirs, des méthodes de raisonnement et des compétences, est avant tout un éducateur. Il transcende l’instruction, pour donner à voir, de façon pratique, les vertus d’une société; il est un modèle visible, palpable, observable.
À partir de là, posons nous la question de savoir si les hommes peuvent fabriquer des machines encore plus performantes? Si oui, les hommes et les enseignants de manière particulière ont encore bien des cordes à leur arc. L’IA viendrait donc, à notre sens, compléter ce dernier et non l’évincer de la scène. Nous retiendrons donc que si l’IA est une voie nouvelle d’apprentissage pour nos étudiants, la voix pédagogique de l’enseignant demeure, quant à elle, celle qui le guide.