Présidentielle au Gabon : une course au fauteuil présidentiel sans partis politiques
Le Gabon court imminemment vers une élection présidentielle avec une configuration toute particulière en terme de protagonistes. Pour la toute première fois de son histoire démocratique, le Gabonais va organiser le 12 avril prochain, une élection présidentielle qui sera marquée par l’absence de candidats issus des partis politiques traditionnels, mais plutôt par la présence des candidats totalement indépendants.
C’est la résultante du Coup d’État, populairement appelé Coup de la libération, perpétré le 30 août 2023 par le Comité pour la Transition et la restauration des institutions (CTRI), ayant renversé le président Ali Bongo Ondimba et les siens, et instauré une transition politique dirigée par le général Brice Clotaire Oligui Nguema.
Le retour à l’ordre constitutionnel ayant eté annoncé pour la fin de la deuxième année, notamment 2025, par l’organisation d’une élection démocratique du président de la République prévue pour le 12 avril prochain, c’est finalement le Général-Président, Brice Clotaire Oligui Nguema qui va, lui-même, conduire la danse en tant que candidat à sa propre succession.

En effet, sans aucune affiliation partisane ni parcours politique antérieurs, le président de la Transition, Chef de l’État, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema a déjà annoncé sa candidature pour l’élection du président de la République. Pour ce challenge dont il participera avec sept(7) autre compatriotes, il bénéficie déjà du soutien de plusieurs mouvements associatifs, des personnalités indépendantes, et même, des partis politiques qui se sont malheureusement raviser et ne présenteront aucun candidat.
En gros, l’ensemble des partis politiques autrefois leaders sur la scène politique semblent affaiblis par la transition et n’ont décidément présenté de candidats. Se justifiant, certains évoquent des critères d’éligibilité stricts et contraignants, tels que le paiement d’une caution de 30 millions de FCFA qui serait un des obstacles à leur participation active.
Ainsi donc, à l’allure où vont les choses, avec des ralliement en cascade du Rassemblement des Bâtisseurs (RdB) par la quasi-totalité des associations, ONGs, partis et acteurs politiques et de la société civile, cette élection pourrait véritablement redessiner et redéfinir la configuration du paysage et des acteurs politiques gabonais, en renforçant l’idée et le sentiment de l’unicité d’opinion et de partis politiques, en altérant le rôle traditionnel des partis politiques dans le processus de renforcement de la démocratie dans notre pays.