Tarifs élevés des billets d’avion: un frein majeur au développement du tourisme au Gabon?

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Dans son entièreté, le Gabon regorge de richesses naturelles et culturelles pouvant séduire les voyageurs du monde entier et permettre au pays de devenir une véritable destination touristique. Malheureusement, le pays peine à véritablement faire décoller ce secteur. Ce qui pourrait, en partie, se justifier par le coût élevé des billets d’avion qui découragerait aussi bien les visiteurs étrangers que les nationaux désireux d’explorer leur propre pays.

Selon une étude menée en 2024 par l’Observatoire africain du tourisme, un billet aller-retour Paris-Libreville coûte en moyenne 715.000 Francs CFA (1.100 euros), soit près du double du tarif pour une destination comme Dakar qui coûte environ 390.000 francs CFA (600euros en moyenne), ou Abidjan qui vaut environ 445.000 Francs CFA (700 euros). Une différence tarifaire difficilement explicable pour une destination située à une distance sensiblement comparable aux deux dernières destinations suscitées (Dakar et Abidjan).

À l’analyse de ce déséquilibre tarifaire et de cette explosion des prix de billets d’avion au Gabon, on pourrait parvenir à la conclusion selon laquelle le manque de concurrence sur le marché aérien gabonais et la faible présence de compagnies aériennes internationales feraient le lit à l’absence de vols à bas coût. Ce qui n’offre pas assez d’options aux voyageurs désireux de de parcours le Gabon et de découvrir son potentiel touristique.

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«Nous recevons de plus en plus de demandes d’annulation en raison des tarifs aériens», nous a confié la directrice d’une agence de voyages à Libreville. Selon elle, «Un couple de touristes américains a récemment renoncé à un circuit éco-touristique dans la Lopé après avoir constaté que le billet leur coûterait plus de 2.500 dollars».

Le coût élevé des vols intérieurs constitue également un frein pour le tourisme domestique. Un trajet Libreville–Franceville peut atteindre les 150 000 FCFA (environ 230 euros), une somme considérable pour une grand partie des Gabonais vivant dans un pays où le salaire minimum s’élève à 150 000 FCFA.

Conséquence directe, en 2023, le Gabon n’a accueilli que 90.000 touristes internationaux, contre plus de 300.000 au Sénégal. Pourtant, le pays offre à ses visiteurs un potentiel immense, avec 13 parcs nationaux couvrant près de 11% du territoire national; une biodiversité unique et un littoral de 800 kilomètres.

Pour dynamiser ce secteur, plusieurs acteurs plaident pour une politique incitative, subventions aux compagnies aériennes, ouverture du ciel à la concurrence, ou encore création de partenariats avec des opérateurs de tourisme internationaux. Car, sans réforme profonde, le Gabon risquerait de rester à la traîne dans un secteur qui, ailleurs sur le continent, occupe une part belle dans le PIB.

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