Olam Palm Gabon, moteur agro-industriel ou géant à encadrer ?
Implantée au Gabon depuis plus de treize ans, Olam Palm Gabon s’est imposée comme un pilier majeur de l’agro-industrie nationale. Avec plus de 70 000 hectares de palmiers à huile répartis dans plusieurs provinces et une production annuelle estimée à 15 000 tonnes d’huile brute, la filiale du groupe singapourien couvre une part importante de la demande locale. Son influence économique se traduit également par un poids social conséquent, 12 000 emplois générés, dont 5 000 directs, illustrant son rôle clé dans le tissu industriel et rural du pays.
Selon des données relayées par L’Union, le marché gabonais consomme 25 000 tonnes d’huile raffinée par an, sous des marques populaires comme Cuisin’Or, Palma ou Pur’Savon. Une partie de la production, soit près de 31 000 tonnes, est raffinée localement, tandis que le reste alimente les exportations régionales, notamment vers le Cameroun. Cette dynamique a même permis d’inverser la balance commerciale entre les deux pays, un signe encourageant pour les ambitions d’autosuffisance du Gabon dans le secteur agroalimentaire.
Cependant, derrière ces performances, des voix s’élèvent sur la durabilité du modèle Olam. Les enjeux environnementaux, la gestion foncière et les conditions de travail dans certaines plantations continuent d’alimenter le débat public. Si la coentreprise avec l’État (40 % de participation publique) illustre une volonté de partenariat stratégique, elle pose aussi la question de la régulation et du contrôle effectif des activités. En somme, Olam Palm Gabon demeure un moteur économique indéniable, mais dont la puissance mérite un accompagnement plus transparent et durable.