Modernisation des paiements publics : la Mairie de Libreville s’aligne, mais des défis persistent
Dans le sillage de la politique nationale de rationalisation et de sécurisation des finances publiques, la Mairie de Libreville a entamé la mise en œuvre des nouvelles directives édictées par le Ministre d’État en charge de l’Économie, des Finances, de la Dette et des Participations. Ces mesures encadrent désormais les modalités de paiement des dépenses publiques au sein des services municipaux, dans une optique de transparence et de lutte contre la vie chère.
Désormais, les paiements inférieurs à 500 000 Francs CFA destinés aux personnes physiques peuvent être effectués en espèces, tandis que ceux dépassant ce montant doivent impérativement passer par virement bancaire, accompagné d’un Relevé d’Identité Bancaire (RIB). Pour les personnes morales, la règle est encore plus stricte : tous les règlements, quel que soit le montant, devront se faire par virement. Une réforme que le Délégué Spécial de la Commune de Libreville, M. Adrien Nguema Mba, présente comme une étape majeure vers la modernisation et la bonne gouvernance financière locale.
Si l’intention paraît louable, certains observateurs s’interrogent toutefois sur la capacité réelle de la municipalité à appliquer efficacement ces mesures. Le faible taux de bancarisation, la lenteur des transactions électroniques et le manque d’accès aux services financiers dans certains quartiers pourraient freiner cette transition vers une administration plus numérisée. Entre volonté politique et réalité du terrain, la Mairie de Libreville devra conjuguer rigueur et pragmatisme pour que la modernisation des paiements publics ne reste pas qu’un slogan administratif.