[Education] Grève générale: les enseignants de la province présidentielle, le Haut Ogooué, seraient sous la menace de leurs chefs d’établissements

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Lancé depuis le début des cours, dans le secteur public de l’ Education, notamment en septembre dernier, le mouvement de grève conjointement mené par le SENA et la CONASYSED, en revendication de plusieurs de leurs droits, dont les décrets portant organisation des concours internes d’entrée à l’ENS et l’ENI; la mise sur pied d’une commission urgente pour accélérer le traitement des dossiers visant à régulariser les situations administratives du personnel enseignant, entre autres, le mouvement de grève timidement débuté, s’intensifie et gagne l’intérieur du pays, avec déjà plusieurs provinces touchées. Ce, malgré les menaces de certains chefs d’établissements sous lesquelles sont plusieurs enseignants, malheureusement, impuissants face à une réalité pour laquelle semblent-ils avoir la raison et la loi de leur côté.

Ce serait le cas pour plus d’un dans la deuxième province du Gabon, l’atypique province présidentielle.

Des enseignants au piquet de grève hier à la fonction publique. © EMG

Après plusieurs établissements primaires et secondaires de l’estuaire, le mouvement de grève des enseignants, telle une plaie infectée, réussi progressivement à gagner du terrain, de la plus belle de manière et dans un pacifisme total. Ce, sous le nez et la barbe du gouvernement qui semblerait militer et se rendre complice pour la paralysie du secteur éducation à travers le pays, au regard de l’indifférence et du mutisme qu’il affiche. Chose qui conforte et catalyse les professionnels de craie dans leur posture.

D’où le durcissement du ton, l’intensification et l’extension du mouvement déjà décidé vers l’intérieur.

En effet, en plus de l’estuaire, avec plus d’un établissement fermé et, d’aucuns avec plusieurs enseignants absents, la coalition syndicale SENA CONASYSED aurait réussi à convaincre leurs collègues de l’intérieur du pays, à l’exception de ceux de la province minière qui, exerceraient malgré eux, sous le regard militarisé de leur tutelle directe, leurs chefs d’établissements notamment.

Après les provinces de l’Ogooué Lolo, le Moyen Ogooué, le Weleu Ntem et la Ngounié, le tour était à celle du pétrole où certains établissements sont également rentrés en grève hier. Port Gentil est elle aussi désormais dans la fièvre de la grève.

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Quant-à la province du Haut Ogooué, le cas des enseignants du Lycée d’excellence de Franceville demeure exceptionnel. Ils enseigneraient comme par contrainte, car interdits de suivre le mot d’ordre de grève donné par Libreville.

Selon un témoignage que nous avons recueillis de plus d’un enseignant ayant requis pour l’anonymat, là-bas, seraient ils sous la menace de leur chef d’établissement qui veille lui-même à ce que chaque personnel soit toujours à son poste et à son heure.

Poursuivant ses dires, le même anonyme a déploré l’inertie et l’inaction des anciens dans la corporation, qui eux, devraient donner du courage aux jeunes, mais qui malheureusement sont sous la peur, bafouant ainsi la grève faite pour l’intérêt de toute la corporation.

Cependant, malgré le sourd que jouerait le gouvernement, le SENA et la CONASYSED ont déjà à ce jour porté leur grève dans l’inter Land et « infecté » à minima six(6) provinces sur les neuf(9) que compte le Gabon. Et, pour être beaucoup plus congrès, les établissements optant pour le suivi du mot d’ordre de grève signent désormais un procès verbal officialisant l’entrée en grève, en plus de la correspondance envoyée au chef de l’établissement, pour les uns et au DAP pour les autres.

Sachant que l’année scolaire court à la fin de sa première partie, marquant ainsi les vacances du premier trimestre et des fêtes de fin d’année et du nouvel an, une solution équilibrée devrait être pensée pour pas mettre en péril le devenir de la jeunesse gabonaise, qui ne demande pas plus que l’instruction.

De ce fait, le gouvernement, en tant que maître d’orchestre, devrait songer à prêter une oreille attentive aux cris de ses partenaires à l’éducation, sans qui rien ne pourrait aller bon train. Surtout quand les hommes à la craie disent désormais enfoncer le clou et ne pas lâcher. Ce, malgré les menaces de mise sous bon de caisse ou de suspension de solde.

OUN

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