[Tribune libre] “Le chômage persécute l’âme”, les sacrifiés de la République interpellent le CTRI et le président de la Transition
Lettre ouverte au CTRI: les sacrifiés de la République ne se tairont plus!
Monsieur le Président,
Nous sommes les enfants de cette nation, formés avec ambition et détermination, mais aujourd’hui abandonnés, sacrifiés sur l’autel des privilèges. Nous sommes des diplômés, des intellectuels, des jeunes pleins d’espoir pour ce pays. Pourtant, notre dignité est piétinée, nos rêves brisés, simplement parce que nous ne portons pas les «noms de fabrique» de ce pays, parce que nous n’avons pas de parents bien placés ni au CTRI ni dans l’ancien régime.
Depuis des années, le PDG nous a sacrifiés. Avec des années scolaires tronquées, des recrutements fondés sur le népotisme et l’injustice, notre génération a subi l’humiliation. Nous avons étudié dans ce pays, enduré les grèves, les interruptions scolaires interminables. Pendant ce temps, les enfants des élites, formés à l’étranger avec des bourses non méritées, revenaient s’installer dans des ministères stratégiques, bénéficiant de primes et de privilèges malgré le gel des recrutements dans la fonction publique pendant huit longues années.
Nous avons cru en vous, Monsieur le Président, depuis ce 30 août 2023. Nous avons espéré un changement. Le 8 août dernier, vous avez promis de redonner espoir à notre génération à travers des mesures concrètes contre le chômage. Mais où en sommes-nous aujourd’hui? Malgré vos voyages et engagements à l’étranger, les promesses faites ici, sur cette terre, semblent oubliées. Nous, jeunes diplômés, formés sur nos propres terres, sommes condamnés à une attente interminable, tandis que vos priorités semblent orientées vers une diaspora qui, elle, bénéficie déjà de vos largesses.
Nous survivons tant bien que mal avec de petites initiatives d’entrepreneuriat de subsistance, mais la vie chère nous étrangle. Manger trois fois par semaine est devenu un luxe. Nos enfants manquent de tout. Ne laissez pas nos familles sombrer dans le désespoir, ne nous condamnez pas à devenir des spectateurs impuissants de l’avenir volé de nos propres enfants, réduits à la délinquance faute de mieux.
Monsieur le Président, nous vous interpellons avec respect mais aussi avec la douleur et l’urgence de notre situation. Montrez-nous que le Gabon de demain n’est pas seulement pour ceux qui ont des relations ou un patronyme célèbre. Faites de nous des partenaires du Gabon renouveau, pas des sacrifiés comme l’a fait l’ancien régime. Tenez vos promesses. Demandez des comptes à vos collaborateurs. Nous n’avons plus de temps à perdre, car le désespoir gagne du terrain.
Ne laissez pas l’histoire retenir que sous votre leadership, une génération entière d’intellectuels gabonais a été sacrifiée.
Un jour de plus au chômage, c’est un jour de trop.
Le chômage persécute l’âme
MNCG et AFFILIÉS