Gabon: manque de clients dans les marchés, les municipalités pointées du doigt par les commerçants?
Alors que l’État gabonais investit dans la construction et la modernisation des infrastructures commerciales à travers le pays, une réalité préoccupante s’impose aux occupants de celles-ci. À savoir, les marchés qui peinent à attirer la clientèle. De nombreux commerçants, pourtant installés dans les boxes officiels et soumis au paiement des taxes municipales, se plaignent d’un manque à gagner. La cause? Les clients préfèrent souvent acheter auprès des vendeuses installées en bordure de route, jugées plus accessibles. Une réalité perceptible aussi bien dans les marchés de Libreville qu’à l’intérieur du pays.
Selon plusieurs consommateurs interrogés, se déplacer à l’intérieur d’un marché pour acheter un simple paquet d’oseille ou une boule d’oignon à 200 francs CFA serait contraint. Beaucoup privilégient la rapidité et évitent de traverser la voie publique pour pénétrer dans des marchés, parfois jugés mal situés ou peu pratiques.

Cette tendance, qui reflète des habitudes de consommation profondément ancrées, amène à s’interroger sur les mentalités des consommateurs, à l’heure où le pays prône le changement de comportements dans la Ve République.
Face à ce constat, il est urgent que les autorités compétentes réagissent. Car, laisser perdurer ces habitudes et ces commerces aux abords de la route reviendrait à fragiliser l’espoir et les efforts de celles qui exercent légalement et contribuent aux recettes publiques, au profit du commerce informel, souvent impunément entretenu et toléré par certains agents municipaux.
À bien y réfléchir, des mesures d’incitation, de sensibilisation ou de réorganisation des espaces de vente devraient être trouvées afin d’espérer redonner vie à des marchés désertés, et assurer un meilleur équilibre entre modernisation, réglementation et habitudes locales. Faute d’action rapide, ces infrastructures, construites à coût de milliards risquent de rester sous-exploitées, en dépit des efforts lourdement consentis par l’État.