Trafic d’espèces sauvages : le Gabon hausse le ton à l’ONU mais reste fragile face au fléau
Le Gabon, aux côtés de l’Allemagne, a élevé la voix à la tribune des Nations unies en lançant un Appel Mondial Urgent pour que le trafic d’espèces sauvages soit reconnu comme un « crime grave » en droit international. Une démarche diplomatique forte qui traduit la volonté de Libreville de peser dans la lutte contre ce commerce meurtrier, évalué à 23 milliards de dollars par an et qui nourrit mafias et réseaux criminels transnationaux.
Derrière les mots, cependant, la réalité demeure préoccupante. Ce trafic alimente la corruption, fragilise les institutions et met en péril la biodiversité déjà menacée du pays. Gorilles, éléphants, pangolins : ces emblèmes de la faune gabonaise continuent de disparaître à une vitesse alarmante, souvent avec la complicité de fonctionnaires peu scrupuleux et l’impuissance d’autorités incapables d’imposer une surveillance efficace sur l’ensemble du territoire.
Si l’initiative diplomatique mérite d’être saluée, elle révèle aussi un paradoxe : comment prétendre criminaliser au niveau international un fléau que l’on peine encore à contenir à l’échelle nationale ? Le Gabon gagnerait à transformer ses déclarations d’intention en actes concrets, en renforçant ses mécanismes de contrôle, en sanctionnant sévèrement les complices locaux et en protégeant réellement ses écosystèmes. Sans cela, cet appel risque de rester un simple cri d’alarme, noyé dans l’océan des bonnes résolutions internationales.
Veux-tu que je renforce encore plus le ton critique, par exemple en pointant directement l’inaction ou les contradictions des autorités gabonaises ?