Eau Andza : pourquoi les habitants de Léconi, site de production, paient ils le même prix que ceux de Libreville
Alors que l’eau minérale Andza est produite à Léconi, dans le département des plateaux, province du Haut-Ogooué, ses habitants sont étonnement contraints à l’acheter au même prix que les consommateurs de Libreville, soit 600 francs CFA la bouteille. Une situation qui, bien évidemment, laisse place à une incompréhension et ferait ressentir aux “leconiens” un goût d’injustice, tant les populations locales estiment qu’elles devraient bénéficier d’un tarif préférentiel, compte tenu de la proximité de l’usine de production et de l’exploitation de leur nappe phréatique.
Pour soutenir son choix tarifaire, la Société des Boissons de Leconi(Soboleco), filiale du groupe Castel via Sobraga, avance un argumentaire reposant sur une politique de distribution nationale uniforme. Autrement dit, peu importe le lieu de sa production, le prix de vente d’un bouteille d’eau Andza est standardisé pour l’ensemble du marché gabonais.
Aussi, à celà s’ajouteraient les coûts de production, de conditionnement et de logistique, qui sont eux également intégrés dans le prix final, même pour les consommateurs vivant à quelques kilomètres du site de production.
Cette stratégie et politique commerciale, si elle garantit une cohérence tarifaire dans le pays, pénalise et il lèse néanmoins les habitants de Léconi, qui ne bénéficieraient d’aucune réelle prise en compte de leur appartenance à la localité de production, hormis la taxe annuelle qui serait versée au compte trésor de la municipalité de Leconi.
En effet, même dans une boutique à 10 minutes de l’usine Andza, le consommateur à Leconi paie 600 FCFA, le même prix qu’un consommateur de Libreville, alors que cette eau est produite surplace. Une équation qui, pour beaucoup, met en lumière les limites d’un modèle économique centré sur la rentabilité, le profit plutôt que sur l’équité sociale et territoriale.
