Gabon : l’entretien des bâtiments publics, un réflexe de circonstance pendant les visites présidentielle ?
Au Gabon, de nombreux chefs d’entreprise et responsables d’administrations semblent n’accorder de l’importance à l’entretien de leurs bâtiments qu’à la veille des visites présidentielles ou de la Première Dame. Peintures rafraîchies, murs dépoussiérés, travaux express, tout est mis en œuvre pour offrir une image irréprochable aux hautes autorités, indépendamment des réalités quotidiennes vécues par les agents qui y travaillent.
Cette pratique soulève une question fondamentale. Que vaut réellement la considération accordée aux ressources humaines dans ces institutions ? Les agents, contraints d’évoluer au quotidien dans des locaux délabrés, voient soudain surgir des budgets qui, jusque-là, semblaient inexistants. Pourtant, en temps normal, les mêmes responsables invoquent systématiquement l’absence de moyens pour justifier l’abandon de l’entretien régulier des infrastructures.
Le paradoxe est frappant. Si les fonds peuvent être débloqués à l’approche d’une visite officielle, pourquoi ne pas en faire bénéficier durablement les bâtiments et surtout leurs occupants ? Ce manque de constance traduit moins un problème budgétaire qu’une logique de façade, où l’apparence prime sur le bien-être des agents. Une gestion plus transparente et responsable de l’entretien des édifices publics s’impose, si l’on veut véritablement rompre avec cette culture du “coup d’éclat” sans lendemain.