Les images ont fait le tour des réseaux sociaux, des élèves en uniforme se battant violemment dans l’enceinte de plusieurs lycées de Libreville. Ce déchaînement de violence juvénile, digne d’un film de rue, a provoqué une onde de choc dans l’opinion publique. Face à cette dérive inquiétante, la justice gabonaise a décidé de sévir. Huit élèves, identifiés sur les vidéos, ont été placés en détention préventive, une mesure rare mais symboliquement forte.
Si cette réaction judiciaire se veut dissuasive, elle interroge néanmoins sur la profondeur du malaise au sein du système éducatif. En effet, derrière les coups échangés, se cache une jeunesse en perte de repères, livrée à elle-même dans des établissements souvent dépourvus de suivi psychologique ou d’encadrement strict. Les sanctions pénales suffiront-elles à endiguer ce fléau, ou ne font-elles qu’ajouter un chapitre de plus à l’échec de la prévention ?
Car au-delà de la justice, c’est toute la société gabonaise qui est interpellée. L’école, censée être un lieu d’apprentissage et d’émancipation, se transforme peu à peu en zone de tension. L’État, les parents et les enseignants doivent urgemment repenser leur rôle, avant que ces “bagarres filmées” ne deviennent le triste miroir d’une jeunesse sans avenir.A
