Insultes aux Gabonais : pourquoi condamner le nigérian et pas les Béninois qui ont visé le Président ?
La justice gabonaise a tranché, Onuba Obina, un ressortissant nigérian installé au Gabon depuis onze ans, a écopé de trois mois de prison ferme. L’homme avait déclenché l’indignation générale en traitant les Gabonais de « chiens » dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux. En plus de cette peine, il sera expulsé du territoire national et frappé d’une interdiction de séjour de cinq ans. Un verdict qui semble vouloir donner une leçon sur le respect dû au peuple gabonais.
Cependant, cette fermeté soulève une question troublante. Pourquoi cette réaction exemplaire face à des insultes contre les citoyens, mais un silence assourdissant lorsqu’il s’agit des offenses proférées contre la plus haute institution du pays ? En effet, rappelons que des ressortissants béninois avaient publiquement insulté le président de la République Brice Clotaire Oligui Nguema, garant de l’unité nationale, sans qu’aucune sanction visible n’ait suivi. Cette différence de traitement jette une ombre sur l’impartialité et la cohérence des autorités gabonaises.
Car, en condamnant Onuba Obina tout en laissant impunis les Béninois auteurs d’attaques contre le chef de l’État, les autorités crée l’impression d’un deux poids, deux mesures. Si l’on veut vraiment préserver l’image et la dignité du Gabon, les institutions doivent agir avec la même rigueur, qu’il s’agisse de défendre le peuple ou de protéger la fonction présidentielle. Faute de quoi, la crédibilité de l’appareil judiciaire risque de s’éroder aux yeux des citoyens.