Sylvia et Noureddin Bongo : le procès encore reporté, la justice mise à l’épreuve
L’affaire Sylvia Bongo et Noureddin Bongo-Valentin continue de défrayer la chronique au Gabon. Après leur exfiltration controversée, l’épouse de l’ex-président Ali Bongo Ondimba et son fils refusent désormais de comparaître devant la justice gabonaise. Attendus à Libreville pour un procès repoussé au 10 novembre, les deux accusés se serait rétractés, plongeant une fois de plus le dossier dans une zone grise où plane l’ombre de l’impunité.
Depuis le « coup de Libération » du 30 août 2023, la justice avait pourtant frappé fort en inculpant Sylvia et Noureddin pour une longue liste d’infractions, détournement massif de fonds publics, corruption, blanchiment, association de malfaiteurs, faux et usage de faux, et même divulgation du secret professionnel. Une accumulation de charges qui traduit l’ampleur des pratiques ayant fragilisé l’État gabonais. Mais au lieu d’affronter ces accusations, les principaux concernés semblent multiplier les manœuvres dilatoires. L’opinion publique, déjà méfiante, y voit la confirmation que les puissants trouvent toujours une porte de sortie quand il s’agit de rendre des comptes.
Officiellement, une source judiciaire a confirmé que les autorités de Libreville ont reçu notification de ce désistement par les conseils britanniques des accusés. Le prestigieux cabinet Mishcon de Reya, épaulé par Ben Brandon, Celia Marr et Arna Mathiesen, apportera tout son soutien juridique en Europe et au Gabon. Mais la présence d’avocats de renom suffira-t-elle à masquer une réalité plus troublante ? Plus le procès s’éloigne, plus grandit le sentiment que la justice gabonaise peine à se faire respecter face à une famille qui, pendant des années, a confondu les caisses publiques avec sa caisse personnelle.